La médecine de ville en France : la grande transformation ?

Avec la récente réforme sur le tiers payant en France, on peut dire que le secteur connait une forte impulsion du social. Cet article vous propose un petit détour dans l’histoire de la médecine moderne en France. Une histoire qui montre que cette réforme engagée mène la France dans le sens de la privatisation de la médecine de ville.
La médecine libérale et la solidarité nationale : un mariage forcé !
C’est durant les années 1880 que l’État intervient sensiblement dans le domaine médical. Le 15 juillet 1981 marque le début de l’Aide Médicale gratuite. Il s’agissait d’un dispositif mis en place pour venir en aide aux plus démunis, malgré une farouche opposition de l’Assemblée nationale de l’époque. On a aussi la naissance des assurances sociales qui est largement facilitée par le recouvrement dans les régions comme l’Alsace Lorraine en 1918. D’ailleurs, il existait dans cette zone un système de cotisation sociale dont le rôle était de financer les dépenses de santé. Il fut créé par le chancelier Bismarck.
Il faut dire que la socialisation du financement des soins publique doit impliquer une meilleure coordination entre les médecins, les patients, les cotisants et les assureurs. Or, la plupart des médecins libéraux se sont mobilisés afin de faire face à cette tentative de signaliser. En effet, ils estiment qu’il s’agit d’une perte d’autonomie synonyme de moindre qualité. Sur le plan financier, la Charte de la médecine libérale de 1927 prévoit qu’aucun tiers ne doit s’introduire dans la relation que devrait avoir le Dr Saint Arroman et le patient.
À noter que le principe de l’entente directe s’est retrouvé fortement remis en cause par l’intervention de l’État qui a connu une réelle augmentation durant les années 70.
D’une régulation par les prix à une régulation par les pratiques
Bien que les années 70 ont été marquées par l’extension de l’accès aux soins. En effet, avec la crise économique qui a suivi les chocs pétroliers, l’agenda de l’État est rapidement critiqué en étant jugé trop généreux. Ce qui l’oblige à réaliser une cure d’amincissement afin de libérer le secteur privé.
C’est au cours des années 80 que l’État a consenti à maîtriser les dépenses et autorise les médecins à fixer eux-mêmes les tarifs de leurs consultations. Pour les patients, tout dépassement d’honoraires peut être remboursé par les mutuelles de santé. Depuis 2009, on a un programme visant à réguler les pratiques individuelles. Il s’agit d’un nouveau mode de rémunération fondé sur l’atteinte de certains objectifs de performance.