Art et marché le prix est-il correct? Avis Marc-Arthur Kohn

Le prix du marché pour une œuvre d’art, comme pour tout autre bien est, selon Marc-Arthur Kohn, généré par la rencontre de l’offre et de la demande. Dans le cas d’œuvres d’art, il est important de comprendre que le bien n’est pas l’artiste mais l’œuvre produite par celui-ci. C’est une erreur de ne pensez qu’à la valeur de l’œuvre que vous avez, même si celle-ci est signée. En effet, les œuvres d’un artiste donné, surtout si elles sont produites à différentes périodes de son parcours de recherche expressive, peuvent avoir des valeurs extrêmement différentes.
Période oui, période non
Prenons le cas de Jackson Pollock (1912-1956) et de ses dernières ventes aux enchères : ses œuvres pré-égouttées (la technique d’égouttement pour laquelle Pollock est devenu célèbre), qui est exécutée avant 1948 – bien les premières expériences semblent remonter à la fin des années 1930 – bien en dessous du million d’euros (même deux de ses œuvres vendues aux enchères chez Christie’s à New York dans les années 1930 ont été invendues – Composition à rayure verticale et Composition à cheval au centre, les deux vers 1934-1938 – Christie’s, New York, le 9 novembre 2011), tandis que son dernier tableau était vendu (numéro 17 de 1949, Sotheby’s New York, le 11 novembre 2015), changeait de mains en raison du chiffre impressionnant de 18.873.000 euros. Cet exemple bref mais significatif nous dit à quel point le sujet et la période de production sont importants, et pas seulement les mesures sur lesquelles tant de vendeurs et de collectionneurs basent les prix de leurs œuvres.
Maisons de vente
Habituellement, les cotes des valeurs des ventes attribuées par les maisons de vente aux enchères sont correctes même s’il n’est pas rare de noter des surévaluations qui génèrent des articles invendus. Ces cas sont essentiels pour savoir quelle est la limite maximale en vertu de laquelle il est possible d’acheter une œuvre contemporaine sans gaspiller de l’argent. Selon Marc-Arthur Kohn, réaliser une analyse des œuvres invendues peut être utile pour comprendre à quel moment les prix étaient trop élevés ou quand les lieux de vente n’étaient pas les bons.
Le lieu choisi pour mettre une œuvre en vente est aussi extrêmement important. En général, un artiste italien est plus susceptible de vendre en Italie, un français en France, etc. Ainsi, si le tableau d’un artiste donné a été invendu à un endroit donné, l’analyse du prix de base des enchères et du lieu de vente nous fournira des données précieuses pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Cependant, certaines places peuvent être comparées aux hubs internationaux à travers lesquels les grands noms de l’art mondial trouvent de l’espace : les plus célèbres de ces hubs, d’après Marc-Arthur Kohn, sont Londres et New York.